Le Bad sous toutes ses formes...

Lors du Championnat de France de Badminton 2009 qui s’est déroulé à Bourgoin Jallieu, nous avons pu découvrir le badminton sous une autre forme :

Le PARABADMINTON
ou Handibad

Nous avons reçu David Toupé, grande figure du [para]badminton français et international, pour un match.

Aujourd’hui, au travers d’articles de presses parus, le BCIA tente de vous faire découvrir une autre version du badminton...

 

Article de presse Ouest-France du 13 Janvier 2012

Le badminton réunit handicapés et valides - Ploemeur

En préambule à la création d’une section handibad, l’ALP badminton reçoit dimanche le champion David Toupé.

 

Trois questions à...

 

David Toupé, triple médaillé au championnat du monde parabadminton.

Quel est votre parcours ?

Je suis joueur de badminton. J’ai 34 ans et j’ai grandi en Bretagne. J’habite aujourd’hui dans les Hautes-Pyrénées et je suis également entraîneur (Brevet d’État) au club de Tarbes (65) et ancien kinésithérapeute. Je suis paraplégique depuis 2003, suite à un accident de ski. J’étais déjà joueur de badminton à haut niveau valide. Je continue aujourd’hui ma passion en fauteuil roulant.

Pourquoi avez-vous acceptéde venir à Ploemeur ?

L’association Solibad véhicule des valeurs qui me touchent. Au-delà du fait que le projet Paraplume est destiné à un public que je connais, j’ai tout de suite adhéré à leur philosophie : aider en se faisant plaisir. Ces actions permettent de montrer une vision plus positive du handicap. De dépasser plus facilement les préjugés. Créer des liens entre valides et handicapés, entre rééducation et vie de tous les jours. Je suis ravi d’apporter ma contribution à une telle initiative.

Comment favoriser le handisport et ses relations avec les versions valides ?

Le sport est un moyen de se dépasser et un excellent vecteur d’intégration, de rencontre. Le badminton a la particularité d’être un sport mixte qui permet de se faire plaisir, valide ou non, sur un même terrain. Chaque discipline doit trouver sa recette. Si aujourd’hui je cours encore après les podiums, c’est aussi pour avoir cette vitrine médiatique pour développer le parabadminton. On a besoin du relais des médias pour sensibiliser, montrer qu’on n’est pas contraint de rester chez soi après un accident, avec un handicap.

 

Article de presse La Nouvelle République du 5 Mars 2012

La passion sans discrimination

« Hey, excusez-moi, ce sont vraiment des handicapés qui jouent, là  ? Ah oui  ? Pourtant, on ne dirait pas… » Maikaonou n’en revient pas. Cette joueuse de badminton qui, la semaine, fabrique des prothèses, nous a abordés alors qu’on discutait avec David Toupé, le meilleur joueur français de parabadminton. Il a souri. Elle a souri. Nous aussi.
Une réaction tout à fait ordinaire face à une pratique assez extraordinaire. C’est vrai, après tout, difficile d’imaginer des personnes jouer au badminton en fauteuil roulant. Et pourtant, cela se fait. David Toupé en a ainsi impressionné plus d’un, ce week-end. Il faut dire que ce triple champion d’Europe, trois fois médaillé aux derniers championnats du monde, au Guatemala, a du talent. Énormément de talent. Après avoir gagné, ici, en 2008 et en 2010, il a logiquement confirmé, cette année, avec un troisième succès à Tours. Respect.

Accident de ski

Son histoire est touchante. Elle commence en Bretagne, il y a 34 ans. Enfant, David Toupé adore le sport. Il fait d’abord du judo. Puis essaie le badminton. Le coup de foudre. « Je me souviens, j’ai tout de suite accroché. » Le garçon est doué. Et surtout passionné. Il n’arrête jamais de jouer. Presque logiquement, il intègre l’Insep. Puis l’équipe de France en cadets. Jusqu’en seniors. Et débute une carrière internationale. Mais, en 2003, c’est l’accident. Une violente chute en ski. David Toupé reste paralysé. A vie. Son rêve est brisé.
Il pense tout arrêter. Mais comme un signe du destin, le volant va le rattraper. « Au centre de rééducation, j’ai vu des personnes handicapées jouer au badminton. J’ai été très étonné. Je me suis demandé comment c’était possible. Puis j’ai essayé. » Depuis, il n’a jamais décroché. Le coup de poignet est resté. « La maîtrise de la raquette, je l’avais. C’est plutôt le fauteuil que j’ai dû apprendre à contrôler. Ce fut long. Et compliqué. Mais avec le temps, et l’entraînement, j’y suis finalement arrivé. »
Aujourd’hui entraîneur, et kiné, David Toupé est un homme heureux. Derrière ses yeux verts se cache un sourire sincère. Mais aussi un joueur en colère. Contre la Fédération Française de badminton qui refuse toujours d’organiser un championnat de France de parabadminton. « Une déconsidération du handicap complètement à contre-courant de la société. »
En attendant, le Tarbais a des fans. En partant, Maikaonou est revenue avec un volant. Pour se le faire dédicacer…